Episode 9: Problème de voiture... C'est déjà le retour sur Kathmandu. Nous embarquons dans une vieille Land Cuiser qui a encore quelques bonnes années devant elle même si il n'y a plus de ceinture de sécurité… Peu après le départ, on tombe sur Sompar, un des deux porteurs que nous avions lors de notre circuit avec les enfants. Je l'avais croisé l'avant-veille à Lapu et je m'étonne de le voir en bas, à 6h de marche. Il va tranquillement à Arket faire une photo passeport pour le recensement qui débute en haut! J'enrage du manque de vision de l'administration. 500 personnes vont faire 2 jours de marche aller-retour pour une photo passeport alors qu'un appareil connecté à un PC ou une bête webcam de bureau aurait permis d'économiser pour le seul village de Lapu… 1000 jours de marche! A l'échelle du pays c'est un non sens, et j'aurais volontiers échangé 2 jours de marche contre un jour de bénévolat en fournissant un appareil…
En arrivant sur la route goudronnée, je sens un petit balancement à l'arrière de la voiture. Je le signale au chauffeur qui ne sent rien. Je demande toutefois à contrôler les roues et je ne vois rien d'anormal. Plus loin cela recommence et cette fois le chauffeur remarque le petit à coup latéral aux changements de directions. On sort et toujours rien d'anormal. Quelques kilomètres plus loin, on refait un contrôle et cette fois je sens les deux roues arrière bouger lorsque je les secoue violemment. Le chauffeur n'arrive d'abord pas à reproduire le petit mouvement, puis il admet que ça bouge et nous amène chez un garagiste. Le garage est fait de 4 tôles, d'un amas de vieux pneus, d'un compresseur pour gonfler les pneus de camions et d'une caisse à outils avec une dizaine de clés et une masse… point! Le garagiste constate que le pneu est usé et nous le fait changer. Je me permets de dire que c'est peut-être vrai mais que le mouvement de jeu sur les deux roues est dû à quelque chose de plus grave. On me fait comprendre que non… je finis par baster. Mais pour démonter la roue sans avoir la bonne clé, le chauffeur et le garagiste utilisent une masse et une clé trop petite qui abîme les boulons. Je fais une nouvelle remarque surtout que je pensais qu'il était impossible à resserrer les boulons d'un gros 4x4 sans clé adéquate et je sens que je commence à les contrarier parce qu'on fait comme ça ici au Népal… En repartant le problème est toujours là… et le chauffeur décide d'aller dans un autre garage.
Ganesh et moi nous arrêtons chez Ahmed, le petit indien dans le quel on s'arrête chaque fois à 2 heures de Kathmandu. Chitra part avec le chauffeur pour effectuer une réparation. Le nouveau garage est plus gros et en soulevant la voiture il constate que la transmission est cassée mais irréparable avant Kathmandu! Ben tiens!!
On choisit donc de continuer très prudemment (max 25km/h) en serrant un peu les fesses.
Tout ce passe bien et on arrive finalement à KTM dans les bouchons hallucinants de la fin de journée. A 5km/h max, à l'entrée de la ville, on entend soudain un monstre crac et la voiture descend de plusieurs centimètres: quoi? On vient de … perdre la roue…!!!! Evidemment avec des boulons mal revissés… on a finit par les perdre et quand il n'en est resté plus que deux, ils ont été arrachés! Bilan: moyeu et disque de frein explosé et une voiture immobilisée au milieu du trafic, les camions motos et voitures passant tant bien que mal de part et d'autre! On s'engouffre dans le premier taxi venu, laissant le chauffeur dans sa mouise… C'est vraiment rageant d'avoir raison, parfois!
Je suis quand-même rassuré d'être arrivé vivant, vu l'état de la route, la circulation et une transmission cassée, quand-même!
;-)